LES ASSOCiATiONS FONCiERES AGRiCOLES

par Patrick GEFFRAULT 
Les Associations Foncières Agricoles sont de puissants outils pour l'Agriculture, qui permettent de protéger le foncier.
Si l'on retient le principe qu'une terre saine et apte à produire doit être utilisée pour des productions végétales et animales destinées à l'homme, le meilleur moyen de protéger cet usage est de créer une association foncière qui régit le secteur géographique à protéger.
Nous ne sommes pas là pour faire de la réunionite et perdre du temps à faire les pots de fleurs autour d'une table. Une association foncière de ce type peut se réunir une fois tous les ans en régime normal et n'a aucune trésorerie à gérer, la cotisation est nulle. Il s'agit d'une association foncière de défense de droits et l'union parle d'elle même.
Autre principe fondamental de l'Agriculture du futur, la terre appartient à ceux qui la cultivent depuis toujours et non à ceux qui se l'octroient pour en faire autre chose. La cadence à laquelle certains investisseurs font main basse sur le foncier est sidérante, notamment sur le Continent Africain. Nous n'avons rien contre les investisseurs, nous travaillons régulièrement avec ces entités, institutionnelles ou privées. Mais un rappel à l'ordre est nécessaire. Il faut analyser les transactions et les ramener à des formules équitables. Plutôt que la vente des terrains, nous préférons la concession avec retour. Tous les outils juridiques existent. Ils peuvent même évoluer et se simplifier.
AGRi2050 ou AGRiCULTURE 2050 regroupe toutes les pistes qui permettent de protéger l'activité agricole dans son ensemble.

Rappel historique: quand j'ai terminé mes études et que j'ai énoncé le principe de micro-agro-alimentaire, je me suis heurté à un mur. Compris ou incompris, la démonstration était la suivante: l'Agriculture et l'Alimentaire peuvent permettre de vivre dignement de ces activités pourvu qu'on les respecte. Le processus industriel poussé à l’extrême réduit les effectifs de 90%, augmente les intrants, ne respecte pas toujours la qualité et la terre. Je prenais comme exemple la fabrication du sucre à travers sa filière et la comparais à la multi-production agricole et artisanale alimentaire de la région Rhône-Alpes. L'Étude était visée par la Préfecture de Région, Direction des Industries Agro-Alimentaires, j'avais pris mes précautions.
La conclusion est tombée au terme de l'étude de terrain financée avec un très petit budget. L'agriculture micro-agro-alimentaire rémunère 10 fois plus de personnel avec des gains de qualité indéniables. Point.
C'est une banalité, mais cela remet en cause bien des principes.
Des étudiants de l'époque sont témoins de ma soutenance. M. Valéry Giscard d'Estaing remettait les diplômes et n'a jamais vu qu'il manquait deux personnes ce jour là.
Mon mémoire de fin d’Études a disparu des Archives, seul un enseignant, M. Daniel BARRE, Professeur de Gestion en conservait un.
Rendez-vous donc en 2050 pour constater dans quelles mains seront les terres agricoles, les superficies de terres à blé ensevelies sous le béton ou le goudron, la population agricole, la qualité des produits alimentaires, la couverture forestière, les réserves d'eau utiles affectées à l'irrigation, la pollution, les cultures énergétiques et enfin les productions animales.
Sur ce dernier point et sur les cultures énergétiques et industrielles, il faut remettre les pendules à l'heure. On est en train de dégrader ces productions au nom de la protection de l'agriculture vivrière. C'est un faux débat. Le gaspillage alimentaire nourrit largement ceux qui n'ont rien dans leur assiette.
C'est simple, chez moi, il n'y a pas de reste, aucun aliment ne va à la poubelle.
On peut pratiquer ces productions en tenant des bilans au même titre que celui du carbone.
Si on affecte des terrains agricoles à la production d'énergie, on doit rerouver l'équivalent vivrier ailleurs. Si on couvre d'un bâtiment, d'un parking, d'une route, un terrain, on doit compenser le bilan par une surface agricole ailleurs. On ne le fait pas, au contraire on a fait de la jachère. Quel non-sens.
Pour les animaux, étant donné qu'ils sont les meilleurs moteurs au plan économique pour aller tondre les recoins de la planète, il faut les considérer autrement que de la viande indésirable. On croit rêver quand on voit les discours tenus dans les magazines et les émissions de télévision.
http://www.viandesrheintal.com
Un agriculteur français nourrit en FRANCE déjà 300 000 personnes en moyenne. Certains particuliers en cas de disette seraient bien incapables de valoriser 1M2 de jardin et de s'occuper d'une chèvre. Qui sait cultiver et élever aujourd'hui? La sollicitation animale est ancestrale et d'une intelligence remarquable. L'homme a domestiqué l'animal en le respectant. Ce n'est que récemment, sur une certaine intensification, un dérapage, que l'on peut critiquer les vaches Formule 1 et l'élevage en batterie et les plantes forcées... Mais avant cela tout était conforme.
Une modération et une moralisation des pratiques est recevable. La suppression non. Donc cette viande produite est à manger.
Au même titre que le foncier peut être défendu par les associations foncières, les prix agricoles peuvent être décidés à 100% par l'Agriculture sur simple association. Les prix du pétrole ne sont pas faits par les acheteurs. C'est l'objet d'un autre débat que nous allons développer ici sur ce site par la suite.
Des Particuliers, peuvent-ils adhérer à une ou des associations foncières de leur choix?
Un agriculteur pour 300 000 habitants en France, on peut dire que oui, bien sûr, les particuliers ont même intérêt à participer à la défense du sol et de l'Agriculture.

Patrick GEFFRAULT

Liens Utiles et Sources / Associations Foncières
A partir de GOOGLE l'usager trouvera toutes les informations utiles à la création et au fonctionnement d'une association foncière.

Comment économiser le foncier de surface durablement? 
 http://exploration2050.blogspot.fr/

OUVERTURE DU DEBAT SUR LA PROPRiETE 
Ce sujet des Associations Foncières nous amène à considérer autrement le débat sur la propriété. "Tout ce qui est en dessous est à nous ! ". C'est que souhaiteraient les Etats et Grandes Entreprises, s'accaparer verbalement le sous-sol qui pour l'instant est la propriété de la surface. 
Techniquement, logiquement, écologiquement une certaine épaisseur est nécessaire pour le fonctionnement de surface. Mais l'idée de partager le sous-sol est à première vue valorisable. 
Prenons le continent africain. Il est possible de refaire un partage complet du continent pour en donner à chaque citoyen de telle sorte qu'il possède un bien et ne soit pas indigent ou déshérité, c'est important car c'est un levier pour limiter la migration. Avec des associations foncières, la gestion en bloc devient possible. Bref, considéré ainsi, le foncier peut changer la donne et consolider les économies continentales. 
Si on poursuit sur le thème africain, l'étude du système revient à l'Union Africaine. C'est un excellent sujet. L'idée est aussi valable pour la Chine, que les Etats-Unis, que pour Monaco ou la Palestine, ou  les mers et océans. En résumé, plutôt que de faire main basse et enrichir des entités déjà bien grasses, offrons ce capital à ceux qui ont besoin. Si on veut que cela fonctionne sur le long terme de façon stable, il faut surveiller les détournements, les dérapages et les déséquilibres, comme en tout d'ailleurs. C'est là que se justifie l'action des états, mais surtout pas dans l'appropriation, de fait illégale. 

Patrick GEFFRAULT